J'écoute France Gall en boucle, hier après midi on s'est retrouvé sur un parking, il pleuvait à l'averse et j'étais trempée comme pas possible, je lui ai dit bonjour, j'avais trois boites de pilule dans mon sac, je lui ai raconté que mon docteur voulait me faire mourir. Le soir on est allé au MacDo sans faim, et puis au bar à chicha. Narguilé raisin et quelques clopes plus tard, je suis finalement allée dormir chez lui, sur sa couette c'était marqué Nuit d'enfer, on a souri, et puis j'ai enlevé les boucles d'oreilles qu'il aime tant.
Je m'en veux d'être aussi instable, aujourd'hui je pense à l'appeler (et je n'ai plus que 12 minutes, M6mobile oblige) et lui dire que je gacherai tout donc., lui dire que tous ces blocages ne partiront pas du jour au lendemain, je suis insensible, je ne peux rien, je ne ressens rien, j'ai l'impression d'être un tronc mort, quelque chose qui est là sans réelle place, quelque chose qui est là pour ça.
Cet après midi j'ai demandé à une vieille dame où était cette avenue au nom si long, elle m'a indiqué et j'ai cherché le 15. Un numéro sur un bout de papier, une piqure et des questions avec réponses maladroites. Un autre papier plus grand avec pour seul écriture Lundi 3 septembre, 17h30/18h. J'angoisse, ça fait des années que j'hésite, et je crois que je ne voulais pas savoir. Et maintenant que je ne peux plus reculer j'ai un énorme poids qui ne me quitte plus, j'ai peur de ma réaction si jamais., je pensais avoir tout le temps d'ouvrir une enveloppe, j'avais choisi l'endroit, la marque de cigarettes et la paire de chaussures pour, et finalement le mot sera prononcé entre quatre murs, inconnus en face à face.
J'ai un noeud dans le ventre pour bien trop de choses, la rentrée et une terminale que je n'ai pas le droit de foirer, ce foutu lundi qui arrive trop vite, et lui qui ne me facilite pas les choses. Je voudrais juste que tout se déroule, et que je puisse déchirer des petits bouts de passé, je voudrais me reconstruire pour ne plus être aussi sale, je voudrais qu'il entende parler de moi autrement que par des réputations qui ne cessent pas de s'enrichir. Je m'en veux tellement d'avoir pu être cette fille là, je m'en veux d'avoir fait toutes ces conneries toutes ces fois où je finissais la tête dans le seau. Quand il est là, lui, il m'engueule et me prend la bouteille des mains, mais dès que je suis levée il se rend compte que son état est tout aussi lamentable que le mien.
Je suis une dépravé, une quelconque jeune qui se laisse drolement aller, et je crois que la descente est loin d'être finie. J'me plais tellement quand je suis pitoyable.
L., trop bourrée... Pour baiser!